giovedì 16 maggio 2024

VIENS ESPRIT SAINT !

 


L’Esprit Saint 

« qui est Seigneur 

et qui donne la vie »


(Symbole de Nicée-Constantinople)




 - par Mgs. Vincent Dollmann, Archevêque de Cambrai, A.E. Umec-Wuct


L’Esprit Saint comme Personne divine est toujours à redécouvrir

 Si le Carême est caractérisé par la pénitence pour renouveler notre attachement au Christ, le temps de Pâques est marqué par la joie de pouvoir accéder à sa vie de ressuscité. Cela nous demande concrètement un attachement à l’Esprit Saint et une attention à son action en nous. Cet Esprit est celui que Jésus lui-même a reçu au moment de son baptême pour accomplir sa mission jusqu’au bout. Cet Esprit, porteur de la vie divine, Jésus ressuscité l’a remis à ses disciples le soir de Pâques et une nouvelle fois au matin de la Pentecôte.

 Mais il est vrai que durant les derniers siècles, le Saint-Esprit n’occupait pas une grande place dans la réflexion et la prière des Chrétiens d’Occident.

Il fallut attendre le pape Léon XIII qui insista dans un document de 1897 sur la prière au Saint-Esprit. Le concile Vatican II dans les années 60 pouvait alors lui donner toute sa place en utilisant notamment le titre « Temple de l’Esprit » pour désigner l’Eglise.

 Parallèlement à l’enseignement du concile et à la même époque, de nombreux groupes charismatiques ont vu le jour dans l’Eglise catholique. Ils ont permis à de nombreux chrétiens de développer la prière à l’Esprit Saint et d’être plus attentifs à son action dans leur vie.

Mais pour beaucoup de chrétiens encore aujourd’hui, le Saint-Esprit reste un inconnu, le « Divin Méconnu » selon le Cardinal Yves Congar.

Force divine ? Présence spirituelle de Dieu ? Souffle de renouveau ? Les termes ne manquent pas, mais ils révèlent la difficulté que nous avons d’en parler.

Ces expressions vagues peuvent également exprimer la difficulté d’accueillir l’affirmation du Symbole de foi : « je crois en l’Esprit Saint qui est Seigneur et donne la vie. »

Nous sommes invités à dire je crois en l’Esprit Saint, au même titre que nous disons je crois en Dieu le Père et en son Fils Jésus-Christ. L’Esprit Saint est une Personne divine en qui nous sommes appelés à croire et que nous pouvons prier.

 Jésus révèle que l’Esprit Saint est une personne divine et que Dieu, l’Unique est Communion d’Amour, Trinité d’Amour

 Nous avons pris l’habitude, notamment à la préparation de la confirmation, d’évoquer l’Esprit Saint à travers son action par les sept dons évoqués déjà dans le livre d’Isaïe pour annoncer le Messie, porteur de l’Esprit Saint : la sagesse, l'intelligence, ou le conseil et la force (Cf. Is 11,2). Nous évoquons encore l’Esprit Saint par les fruits de son action, indiqués par saint Paul dans la lettre aux Galates, ceux de la charité, de la joie, de la paix ou encore de la chasteté (Cf. Ga 5, 22).

Ces dons reçus de l’Esprit de Dieu sont encore nos talents et nos charismes qui se déploient pleinement en servant le projet de Dieu pour l’humanité. Nous voyons dans le groupe des disciples ; devant la découverte du tombeau vide, Madeleine, Pierre et Jean réagissent différemment selon leur tempérament et leurs talents, l’un plus courageux, l’autre plus prudent, l’un plus intuitif, l’autre plus rationnel… Mais tous cheminent dans la foi, et à partir de la Pentecôte ils témoigneront de la résurrection du Christ en bravant les barrières sociales et culturelles.

L’Esprit Saint est ainsi le dispensateur des dons pour la croissance humaine et spirituelle de chaque personne, mais il est encore davantage : il est Dieu, comme l’atteste Jésus lui-même.

 La veille de sa mort, il a annoncé la Pentecôte en parlant de l’Esprit de Vérité. Il est celui qui nous introduit pleinement dans la vérité de l’évangile qui proclame un Dieu Amour, Trinité d’amour.

L’Esprit Saint est la troisième Personne de la Trinité qui atteste que Dieu vit au plus profond de lui-même une relation d’amour et d’unité, relation qu’il veut partager à toute l’humanité. L’Esprit-Saint disait Jean-Paul II, c’est Dieu qui se donne (Encyclique sur l’Esprit Saint, Dominum et vivificantem 1986).

Ainsi le récit de la Pentecôte évoque les langues de feu pour signifier que l’Esprit est comme le feu qui brûle les cœurs de l’amour même de Dieu.

Jésus disait d’ailleurs en annonçant sa mort et sa résurrection : « Je suis venu jeter un feu sur la terre et comme je voudrais qu’il fût déjà allumé ! » (Lc 12,49). La communauté des apôtres va être brûlée de cet amour et établie dans une unité profonde.

 Jésus donne encore un autre nom à l’Esprit : celui de Paraclet qui signifie défenseur, avocat.

A l’époque, l’avocat se tenait à côté de l’accusé et lui soufflait les paroles pour sa défense.

Ainsi à la Pentecôte, l’Esprit se manifeste comme un souffle qui secoue et pousse les apôtres en-dehors de la maison où ils se trouvent. A la suite de saint Pierre, les apôtres se mettent alors à annoncer dans toutes les langues la Bonne Nouvelle de Jésus Ressuscité. Les apôtres ne se sentent plus orphelins, mais habités par une présence, celle de Jésus Ressuscité Lui-même. L’Esprit réalise la promesse inouïe de Jésus : « Et moi, je serai avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps ! » (Mt 28,20).

 L’expérience des apôtres à la Pentecôte est aussi la nôtre

 L’Esprit Saint nous a été donné à notre baptême, comme un feu, pour nous introduire à la vie éternelle, vie d’amour qui ne peut s’éteindre.

Il nous est donné d’une manière nouvelle comme un souffle, à la confirmation pour nous entraîner sur le chemin du témoignage.

Nous pourrions dire que par le baptême, l’Esprit Saint nous greffe sur la vie du Christ et par la confirmation, il nous fait participer à la mission du Christ.

Devenir fils et fille de Dieu par le Baptême, c’est manifester au grand jour ce qui était déjà inscrit dans notre vie par la création. Dieu est lié à chaque être humain. Le Baptême l’affirme et le réalise explicitement. Il nous donne d’accueillir personnellement la parole que Dieu a adressée à Jésus lors de son Baptême par Jean : «Tu es mon fils bien-aimé ! ».

Si la vocation baptismale est une consécration à Dieu, elle est également une mission. Au moment de l’onction du Saint-Chrême, qui signifie le don de l’Esprit Saint et annonce la confirmation, le célébrant dit : « Désormais, tu es membre du corps du Christ et tu participes à sa dignité de prêtre, de prophète et de roi ».

Pour saint Athanase, le grand défenseur de la foi en Dieu Trinité, la Pentecôte était la finalité de la venue du Fils de Dieu en cette terre : « Le Verbe a assumé la chair pour que nous puissions recevoir l’Esprit Saint. Dieu s’est fait porteur de la chair pour que l’homme puisse devenir porteur de l’Esprit » (Discours sur l'incarnation du Verbe). Porteur de l’Esprit Saint, c’est laisser développer en nous les dons de Dieu, c’est laisser Dieu agir en nous.

 X Vincent Dollmann


 

martedì 7 maggio 2024

L'EDUCATION ET LA SANTE' MENTALE

 SANTE MENTALE

     ET L’EDUCATION.

 

Le defi de leur interdependance

 

Colloque sur la place de la Santé Mentale et Soutien Psychosocial dans le processus de réparation des victimes de violences sexuelles liées aux conflits et des victimes des crimes contre la Paix et la Sécurité de l’Humanité (Kinshasa, Avril 2024)

 Prof. Jan De Groof, president de l’UMEC-WUCT

 Intro

Je suis en RDC depuis deux mois, accueilli par les Frères de la Charité, dans leurs centres Hospitaliers et d’Education.  

Il y a quinze jours, j’étais à Kananga.  Je fus reçu par une association de femmes victimes de violences sexuelles, pour la plupart filles-mère, et certaines handicapées. Leur témoignage m’a bouleversé. ‘Que puis-je faire encore de ma vie… ?’

Chez ces femmes, il y a une première souffrance : celle d’avoir été violée et, pour certaines, d’avoir mis au monde un enfant non désiré.

A cette souffrance s’ajoute une autre : celle de ne pas être reconnues comme victimes par la société.  La société, c’est aussi l’école.

 Je vous parlerai de l’agenda absolument prioritaire pour chaque société : la Santé, et particulièrement la santé mentale d’une part, le rôle de  l’Education d’autre part, et l’importance cruciale de leur prise en compte mutuelle de leurs rôles… !  

 Paradoxe

Quel paradoxe !

Alors qu’à la lumière des Droits humains fondamentaux, les malades mentaux figurent parmi les sujets de droit les plus vulnérables, puisqu’ils ne peuvent eux-mêmes exercer leurs droits, ils sont les oubliés du droit et de la société en général.

La santé mentale est considérée comme un droit humain fondamental primordial, une priorité pour son développement et indispensable à l’exercice des autres droits. Le droit à la santé concerne bien sûr les conditions matérielles de soins,  mais aussi l’ensemble des facteurs psychosociaux et structurels.

La dernière phase dans le droit international se focalise sur les déterminants psychosociaux de la santé pour les personnes en déplacement forcé, les personnes présentant un handicap psychosocial et les enfants et adolescents touchés par les conflits violents et portant atteinte à l’intégrité des communautés dont ils font partie, pendant des générations.

La maltraitance des enfants, en particulier la négligence, est l’une des principales causes de traumatismes (complexes). Près de la moitié des enfants vivant dans la pauvreté sont victimes ou témoins de violences. Les enfants ayant besoin de plus de soins, comme les bébés, les jeunes enfants et les enfants handicapés, les enfants qui subissent la guerre ou la violence  organisée, les enfants réfugiés courent un risque plus grand de maltraitance et de traumatisme.

Notions

La notion de santé – en fait et en droit - a considérablement évolué. Elle ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité mais englobe maintenant certaines préoccupations à caractère social, telles que les conséquences de la violence et des conflits armés. (Au niveau mondial, 1,25 million de personnes meurent chaque année des suites de blessures consécutives à des violences.  Selon l’OMS, en 2022, plus de 280 millions de personnes dans le monde vivaient avec des troubles dépressifs et dans les pays en développement, 85 % d’entre elles ne bénéficiaient d’aucun traitement.)

Les formes de violence peuvent en outre être interdépendantes, comme c’est le cas du racisme, des crimes de haine, du nationalisme xénophobe, de la violence étatique et des conflits armés.

Selon un récent rapport sur l’approche des Nations Unies (ONU) en matière de justice transitionnelle, les services de santé mentale et de soutien psychosocial doivent occuper une place centrale en Afrique, ce qui vaut spécialement pour le RDC !

Mais au fond, c’est quoi la maladie mentale ?

Aujourd’hui, selon les travaux les plus récents, la maladie mentale est un trouble fonctionnel de la relation au monde, à autrui, et sa survenance dépend donc aussi des normes du groupe, de la société. La maladie mentale n’est donc pas qu’un disfonctionnement biologique !  Si cette définition est exacte, ce que je pense, l’école a une importance considérable dans la lutte contre la maladie mentale.  Après la famille, l’école est en effet le lieu où l’enfant doit se sentir bien, c’est-à-dire reconnu, respecté dans toute son identité et intégrité, dans toute sa dignité.

 Objectifs de Développement Durable (ODD) et le Droit International

 Eliminer toutes les formes de violences contre les personnes est un des engagements que les Etats ont pris au niveau mondial dans le cadre du Programme de Développement Durable à l’horizon 2030. 

J’encourage bien entendu cet objectif, tout en restant critique ou sceptique , vu la carence systémique de mesures concrètes d’implémentation sur le terrain. Pire : le dernier rapport 2023 sur l’état des ODD’s en RDC indique que la santé mentale, le ‘subjective wellbeing score’ s’est dégradé encore plus et arrive à un niveau le plus bas depuis le début des indicateurs pour les  ODD’s il y a quinze ans…

Fixer la réalisation de ces objectifs sur le long terme, va en outre à l’encontre des obligations juridiques existantes découlant du droit international général et des différents traités applicables relatifs aux droits de l’homme, lesquelles ont un effet immédiat et engagent aujourd’hui déjà la responsabilité directe des Etats. Un Etat contrevient à ses obligations en matière de droits de l’homme lorsqu’il n’agit pas avec la diligence voulue pour prévenir les violations de droits ou pour enquêter sur des actes de violence et en punir les auteurs ou pour indemniser les victimes.

A des multiples reprises, l’ONU a fait référence à l’obligation de protéger de la violence les personnes en situation de vulnérabilité ou d’exclusion, en particulier les femmes, les enfants, les adolescents.

L’obligation de réaliser le droit à la santé impose aux Etats d’adopter les mesures législatives, administratives, budgétaires et judiciaires, ainsi que les mesures nécessaires en adoptant des politiques, des plans d’action ou des programmes destinés à prévenir et combattre le violence et à accorder des réparations aux victimes. 

La Cour Pénale Internationale a  clairement stipulé que certaines victimes, notamment les victimes de violence sexuelle ainsi que les enfants nés d’un viol, doivent être traités en priorité pour bénéficier de soins médicaux physiques et psychologiques immédiats et que des réparations doivent être accordées à la collectivité victime.  

Les violences sexuelles dans les zones de conflits, utilisées comme une arme de guerre et  une tactique de torture et de terrorisme, répondent à la notion de crime de guerre !

Le Secrétaire général de l’ONU a fait état encore récemment des faits de conflit en RDC et il a lancé le ‘Campagne des Nations Unies contre la violence sexuelle en temps de conflit’, un cadre stratégique à prévenir ce type de violences en luttant contre ses causes profondes.

 Enseignement

 Principes

Une stratégie pour lutter contre la violence selon une approche du droit à la santé doit être multisectorielle. L’enseignement est appelé à devenir l’axe clef dans cette stratégie.

Selon une enquête récente, l’école a été désignée par les jeunes comme l’entité sociale qui mérite le plus leur confiance, après la famille.  Les jeunes déclarent percevoir l’école comme une source d’estime de soi, un lieu qui favorise une plus grande conscience du monde, un endroit de soutien émotionnel.

Une abondante recherche a démontré que l’école est considérée par les enfants et leur familles comme nettement moins stigmatisante que des centres de santé. Le contexte scolaire permet une intervention prenant en compte les réalités sociales et la certitude de se trouver dans un lieu protégé.

Les traumatismes de la petite enfance peuvent comprendre l’exposition à une situation traumatisante avant l’adolescence comme les violences, un conflit armé, la condition de refugié.

Par vocation, l’école, l’enseignant est tourné vers l’avenir.  Il s’agit de former l’enfant, l’élève pour qu’il devienne un adulte épanoui, responsable.  C’est cet espoir qui le motive.

L’enseignant est aussi concentré sur le présent : apprendre est en soi une joie, un bonheur, une chance.  C’est dans la joie du moment présent que l’enfant peut ressentir le bonheur d’acquérir connaissances et compétences.

Or, chacun sait que l’enfant qui a été victime de violences est lui, tourné vers le passé, son histoire, sa souffrance.  Le futur de l’enfant victime de violence, est hypothéqué gravement, car par le traumatisme qu’il a subi, son identité est atteinte.  Son identité comme être social, sa confiance dans l’autre s’est profondément dégradée, sa confiance en lui aussi et dans la nature humaine.

 Comment l’école, tournée vers l’avenir, peut-elle prendre en considération des enfants porteurs d’un traumatisme, tourné chacun vers son passé ?

Il y a autant d’histoires individuelles que d’enfants.  Chaque enfant a sa propre histoire et réagit à sa manière à la souffrance, à la perte de son identité et de son intégrité physique ou morale.  Les uns parviennent à utiliser leurs compétences personnelles pour se rétablir, les autres pas.  Certains développent des troubles mentaux.

 L’enseignant

Les enseignants ont un rôle essentiel à jouer dans la reconnaissance des signes de maltraitance envers les enfants.  Les enfants voient l’enseignant comme l’une des premières personnes qui peuvent les aider à mettre fin à la maltraitance.

Il est crucial que les enseignants et autres professionnels de l’éducation en sachent davantage sur la maltraitance et les traumatismes des enfants.  Ils sont d’ailleurs juridiquement et moralement tenus de signaler les signes de violence ou de maltraitance sur enfants.  Il y a plusieurs codes de signalisation, utilisables sur téléphone ou tablette, éventuellement adaptés aux accords conclus à l’école.

 L’enseignant qui doit remplir sa mission d’enseigner, n’est ni thérapeute, ni psychiatre.  Il ne peut donc soigner.  Il est face à une classe, à des dizaines d’enfants.  Il doit respecter un programme. 

Mais ceci ne veut pas dire que l’enseignant ne puisse rien faire :

a.      Tout d’abord, il peut (il doit) expliquer ce qu’est la violence.  La violence sous toutes ses formes, physiques ou morales.  Le sujet ne peut pas être tabou.  Au contraire !

La violence est un thème à étudier régulièrement, depuis la petite enfance.

Grâce aux explications données par l’enseignant et aux débats (questions-réponses) qu’il organise, l’élève victime de violence peut se reconnaître. Il peut constater qu’il est victime, que la société le reconnaît comme telle.  Les enfants, auteurs de violences – par exemple le harcèlement – peuvent aussi se reconnaître et réfléchir.

L’enseignant peut expliquer les conséquences de la violence :

-         Traumatisme, perte d’identité, risque de développer des maladies mentales ou psychosomatiques ;

-         Tendances suicidaires ;

-         Agressivité

-         Troubles du langage, retards scolaires ;

-         Addiction à la drogue.

Il peut inviter les élèves, suivant leur âge, à faire un dissertation sur la violence ou à l’exprimer par des dessins.

 

b.     Ensuite, quand l’enseignant décèle un problème d’apprentissage ou de comportement chez l’enfant, il doit s’interroger sur sa cause. Les mauvaise notes ne sont pas toujours dues à la paresse ou à un faible quotient intellectuel. En parlant à l’enfant ou à ses parents, il peut découvrir qu’il y a quelque chose de grave qui s’est produit dans la vie de l’enfant et aussi éviter des sanctions ou réprimandes, qui accentuent encore la dégradation.

 c.      L’école peut aussi indiquer, par des affiches et des programmes online, où trouver de l’aide.

 Stratégies et Suggestions

Je me limite à quatre axes de stratégie et quelques suggestions.

 a.

L’investissement le plus efficace consiste à garantir l’enseignement maternel et primaire, inclusif et de qualité, et vraiment gratuit, ce qui signifie que l’Etat doit prendre en charge les salaires du personnel des écoles publiques et conventionnées,  favoriser l’accès de tous les adolescents à un enseignement secondaire gratuit et de qualité.

L’école joue un rôle déterminant dans le développement des enfants et, en particulier, dans l’atténuation des effets de la violence et des conflits. L’expérience et la recherche attestent de l’efficacité d’une approche pédagogique globale pour promouvoir la santé mentale et traiter des problèmes comme celui du harcèlement. 

Des interventions axées sur les compétences psychosociales et émotionnelles, à l’école et dans le cadre familial, contribuent à décourager la participations aux activités de gangs, par exemple. L’éducation devrait donner aux enfants les moyens de s’épanouir socialement, émotionnellement et économiquement.  Lorsque tous les jeunes reçoivent la chance d’aller à l’école, le risque de voir se développer des sous-cultures porteuses d’exclusion est réduit.

 Suggestion : ‘L’éducation souffre’ : voilà la conclusion que j’ai vu et entendu pendant mes rencontres avec des directeurs d’établissement,  enseignants, parents durant les deux mois passés dans plusieurs provinces de RDC. L’Observatoire Congolais du Développement Durable devrait être en charge d’un rapport critique sur la situation réelle en 2024 et sur la carence de l’Etat dans ses responsabilités primaires !

Des experts internationaux sont totalement disponibles pour offrir une assistance.

 b.

Une abondante recherche existe qui confirme l’importance du renforcement organique et institutionnel des capacités des écoles et les service d’école préscolaire à promouvoir la santé mentale et à aider les enfants et les familles confrontés à des troubles de la santé mentale.

Ils existent multiples raisons pour garantir structurellement des services de santé mentale et de soutien psychosocial en milieu scolaire.

Les écoles permettent d’entrer en contact avec en principe chaque - et en tout cas un grand nombre d’ - enfant(s) et d’adolescents.  La moitié des troubles de santé mentale se déclare avant l’âge de 14 ans, il est donc crucial d’intervenir le plus tôt possible.

En plus, l’école renforce la participation des parents et des familles d’une part et le ‘school based mental health ‘ d’autre part. Elle permet en plus aux enseignants d’acquérir une expertise, en coopérant avec les professionnels de la santé mentale. 

Il  faut donc ’un réseau (‘network’) interdisciplinaire et collaboratif des professionnels de la santé intégré dans, ou coopérant intensément avec, l’école : ‘school based collaborative health care networks’.

Il pourrait s’agir de services de SMSPS (Services de Santé Mentale et de Soutien Psychosocial) fournis par un professionnel de la santé spécialisé ou un professionnel du secteur éducatif formé et soutenu à cette fin dans chaque école, ou de mesures visant à faire en sorte que chaque établissement scolaire dispose d’un processus bien défini pour guider les élèves et étudiants et les enseignants.

Suggestion :  Plusieurs modèles d’approche innovative de coopération structurelle entre Soins de Santé et Education ont prouvé leurs mérites, spécialement dans des communautés démunies et d’immigrés. Il faut qu’on développe des projets pilotes financés par l’Accord de Coopération entre l’Union Européenne et le RDC.

Deuxièmement, il faut analyser dans quelle mesure la législation nationale garantit formellement un tel cadre coopératif. Le droit scolaire comparé fournit d’excellentes exemples de leur complémentarité et d’une coordination réciproque.

 c.

Dans le cadre des stratégies de prévention de la violence, l’éducation sexuelle est un moyen indispensable de prévenir la violence, en particulier la violence à l’égard des filles, et doit être considérée comme un droit fondamental, comme mentionné par la Cour Interaméricaine des Droits de l’Homme :  « Refuser aux enfants l’accès à une éducation complète à la sexualité va à l’encontre de leur droit à la santé physique et mentale », a dit la Cour.

Des bons exemples d’intégration réussie de la prévention de la violence dans les programmes publics d’éducation sexuelle complète ont été développé.

 Suggestion : Ils existent au sein du monde de l’éducation des banques de données concernant les ‘ best practices’. Il faut y ajouter : l’Invitation de femmes victimes de violence sexuelle à prendre la parole à l’école.

 d.

Refus absolu de chaque sorte de violence au sein de l’école.

Le harcèlement à l’école compromet le droit des enfants à la santé mentale.  J’en déduis une leçon cruciale pour tout ce qui a été dit : les relations communautaires et de la société civile sont d’une importance capitale pour la santé mentale. La stratégie la plus efficace ce concentre sur le niveau sociétal, afin de donner des moyens d’action aux enseignants, parents et membres de la communauté.

Il va sans dire que toute violence physique ou morale, exercée par un enseignant, comme le fouet, est à proscrire fermement. Doivent être bannies sans exception : les sanctions corporelles infligées aux enfants ! On ne peut pas lutter contre la violence en étant violent.

En d’autres termes : pour être respecté, l’enseignant doit être respectable.

Suggestion : Le développement à court terme des scénarios communautaires, pour la lutte contre le harcèlement et l’articulation précise de la déontologie de l’enseignant. Et aussi des méthodes positives :  Une étude a démontré l’impact positif et multifonctionnel à court terme pour la santé mentale du jeu des tambours en groupe,

 Conclusion.

 Les 193 membres de l’ONU ont proclamé solennellement « à nouveau notre foi dans des droits fondamentaux de l’homme, dans la dignité et la valeur de la et de chaque personne humaine ».

Il est grand temps de faire de la santé mentale une priorité. La communauté internationale doit appliquer le cadre juridique existant et contraignant, garant de systèmes de santé mentale respectueux de la dignité et des droits de leurs usagers et des professionnels concernés. 

Il est crucial que l’Etat prenne en compte l’urgence des droits décisifs pour l’avenir, notamment la santé et l’éducation. Des instances internationales doivent être invitées à sanctionner la carence continue à ce propos.

Les Chartes de l’Union Africaine sont explicites sur leur primauté, spécialement dans cette année 2024, vu que l’Union Africaine a choisi l’éducation comme domaine d’action commune et absolument prioritaire.

         ------

Sources :

Les documents des Rapporteurs Spéciaux de l’ONU, de l’ONU, SDSN International, UNESCO, OMS.

et mes propres publications concernant le Droit à l’Education, la Mission et le Statut de l’Enseignant, et les ODD’s.

 

 (23.04.2024 - texte provisoire)


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giovedì 25 aprile 2024

TODAY'S DISEAIS IS APATY


Power, democracy  
 and the common good. 


"In democracies 

the exercise 

of power becomes

 service."

At the conference held on April 24, at the Pontifical Lateran University, promoted by the Cortile dei Gentili, the cardinal spoke about the relationship between religion and power in the light of the Scriptures. In the confrontation between believers and non-believers, the writer D'Arcais underlined the importance and effectiveness of a dialogue "without diplomatism". 

Monsignor Staglianò: democracy is service and affirmation of social trust, otherwise there is a risk of authoritarian drift

-         by Antonella Palermo - Vatican City

Render to Caesar what is Caesar's, to God what is God's. It is the biblical fulcrum referred to by Cardinal Gianfranco Ravasi, creator of the Courtyard of the Gentiles, who in the round table held today, 24 April, at the Pontifical Lateran University and moderated by Monsignor Antonio Staglianò, president of the Pontifical Academy of Theology, illustrates the relationship between religion and politics as offered by the Holy Scriptures.

Don't confuse secular with secularist

The cardinal, president emeritus of what was the Pontifical Council for Culture, highlights the difficulty of the current challenge of walking between a theocratic model, with its statist parallel, of power management and a model that takes into account the political teaching of Christ. On the one hand, the absolute verticalism which derives power from a superior entity or which confines the sacred to an intimate temple without social implications, on the other the assumption that human society is the true subject, in which there are some values foundations proposed by religion, since man and woman are the image of God (even women, the cardinal specifies, "we often forget"). The issue in constant play is, Ravasi warns, confusing secularist with secularist. And in this regard, he invites us not to forget that "Christ was a layman. Therefore his presence allows us to understand how he himself gave the impulse to overcome the theocratic model".

Politics and democracy in a liquid society

The theme is taken up again by President Giuliano Amato who, after a historical summary of the process of affirmation of democracy in the West, asks how to protect the common good in the face of the risk, inherent in the very concept of democracy, of the disintegration of power. The point is, essentially, "how to restore a common platform of cohesive factors". Because politics, for example if the function of parties is discredited, ends up being deprived of those elements that absorb tensions between individual interests. The party system projects politics towards future horizons, Amato maintains, which otherwise limits itself exclusively to re-acting, and not to acting, as it should, on impulses that crush it on the contingencies of the present. "When we lost the visions provided by the parties, societies shattered", he explains and underlines that the individualisation of the liquid society contributed to the phenomenon. “In this context, aggregation on the extremes becomes even more harmful and unproductive”, he underlines, citing among others the aspect of diverging positions on an issue such as abortion. “From the treatment of taxes to that of immigrants, it is not easy to find cohesion – he adds – but it is fundamental”.

What dialogue do we believe in?

Paolo Flores D'Arcais, director of the MicroMega magazine, expresses his dissent by insisting on the fact that democracy "relies only on itself " and that "in the discussion for the deliberation that leads to the norm, the topic of God cannot be inserted otherwise we are no longer dealing with citizens." The philosopher specifies that in a democratic regime only “established facts, the use of logic and constitutional values (those that make us co-citizens) count”. He also invites us to clear the language of ambiguity: "Which God are we referring to? What concept of democracy, given that even some despots speak of democracy?". The director says he believes in "dialogue without diplomacy", the only one in which all differences are highlighted, otherwise any common action will be weakened.

The "disease" of apathy and the risks of authoritarian tendencies

Replying to D'Arcais on some aspects concerning the end of life and self-determination is Monsignor Staglianò: "When I say I decide for myself, I must understand that that 'for me' is a social product", he states, while welding together solidarity and citizenship speaks Monsignor Patrick Valdrini , professor of the Lateran University, who points out that "the faithful have the right to be recognized as a freedom that belongs to all citizens and a culture acquired in the Church, without this separating them from the rest of society" . And if Cardinal Ravasi comments, in agreement with D'Arcais, denouncing a particular form of illness which defines apatheism, or indifference, even in the religious sphere, which has truly become an enemy of democracy, on the eve of 25 April, Liberation Day for Italy, Monsignor Staglianò, to Vatican News, specified that " within democracies the exercise of power becomes service ". When this is not the case, he underlines, it becomes authoritarianism.

And he returns to the value of the common good: it "cannot be the sum of the interests of individual groups, but must be social trust within a peaceful civil coexistence, where all citizens can show solidarity and love each other. A democratic society that would prevent human ability to express oneself would not be such."

Vatican News

 

 


mercoledì 24 aprile 2024

UNESCO - 2024 UN Civil Society Conference


EN - FR 

 

Dear partners,

 

Following the online briefing of 14 March last, we are pleased to inform you that we will be attending the 2024 UN Civil Society Conference, to be held on 9-10 May in Nairobi, Kenya.

 As you may know, this Conference will provide a platform for civil society to contribute to the preparatory process for the Summit of the Future and will be a unique opportunity to come together, engage and advocate for our common priorities to be reflected in the “Pact for the Future”.

In this context and with a view to capitalizing on this opportunity, we look forward to interacting and exchanging with your representatives attending the Conference and would therefore be very grateful if you could share with us the name and contact details of your organization’s representative(s) to the Conference. Kindly send this information to ngo@unesco.org by Monday 29 April next, at the latest

 Your representative would also be invited to attend an in-person meeting entitled “Uniting for Impact: A Dialogue Between UNESCO and Partner NGOs”, to be held on 8 May (the eve of the Conference) organized in cooperation with the UNESCO Office in Nairobi. Additional details will follow.

 We look forward to seeing many of your organizations in Nairobi!

 Kind regards,

  

Nick Newland

Chairperson of the
NGO-UNESCO Liaison Committee

 

Sabina Colombo

Chief of Civil Society Partnerships

UNESCO

*** *** ***

 


 

Cher(e)s partenaires,

 

Suite au briefing en ligne du 14 mars dernier, nous avons le plaisir de vous informer que nous participerons à la Conférence de la société civile des Nations Unies 2024, qui se tiendra les 9 et 10 mai à Nairobi, au Kenya.

 Comme vous le savez, cette Conférence offrira à la société civile une plateforme pour contribuer au processus de préparation du Sommet de l’avenir et constituera une occasion unique de se réunir, de s'engager et de plaider pour que nos priorités communes soient reflétées dans le « Pacte pour l'avenir ».

 Dans ce contexte, nous souhaiterions saisir cette occasion pour interagir et échanger avec vos représentant(e)s présent(e)s à la Conférence et vous serions donc très reconnaissants de bien vouloir nous faire savoir le/les nom(s) et coordonnées de vos représentant(s) auprès de la Conférence. Veuillez nous faire parvenir ces informations sur ngo@unesco.org, au plus tard le lundi 29 avril prochain.

 Votre représentant(e) sera également invité(e) à participer à la réunion « Uniting for Impact: A Dialogue Between UNESCO and Partner NGOs » (uniquement en anglais), qui sera organisée en présentiel le 8 mai (à la veille de la Conférence) en coopération avec le Bureau de l'UNESCO à Nairobi. Des détails supplémentaires suivront sous peu.

 Nous espérons retrouver vos représentants nombreux à Nairobi !

 Avec nos meilleures salutations,

  

Nick Newland

Président du
Comité de liaison ONG-UNESCO

 

Sabina Colombo

Cheffe des partenariats avec la société civile

UNESCO